Histoire sans nom

(mais en trois volets)

texte et mise en scène Anaïs de Courson
musique Hughes de Courson
lumière François Gaunand
scénographie et costumes Delphine Dupuy
avec Caroline Torlois | Celle Qui N’en Pense Pas Moins, Rodica Aïlincaï | La Femme à Barbe, Anaïs de Courson | Gloria, John von Sothen | L’Homme à la Cigarette, Jean-Philippe Daguerre | Hercule, Jocelyn Lagarrigue | Monsieur Loyal
musiciens Mami chan | piano, Sebastien Libolt | acordéon, Michel Schick | clarinette
croquis Leïto de Courson, dessins Alexander Calder

production Compagnie Ahora ya
Opus Café | Les Voûtes | Théâtre Wallonie-Bruxelles

Dans un univers de fête foraine de carton-pâte, Gloria, abandonnée par l’Homme à la Cigarette, rencontre la Femme à Barbe.
L’Histoire Sans Nom est le récit de leur départ.

Ça ne serait ni une pièce de théâtre, ni un ballet,
Ça serait un spectacle.

Les mots écrits ne seraient ni un texte, ni un prétexte à jouer,
Juste des paroles qui seraient dites, comme les danses des gestes qui seraient faits, tentés, parfois avortés.

On saurait des choses qui ne seraient ni montrées, ni racontées.
Il y aurait des images.

Il y aurait de la musique, des chansons, mais qui ne seraient pas forcément chantées.
Il y aurait du silence.

Le sens de tout cela ne serait à chercher ni dans les gestes, ni dans les paroles,
Mais dans l’espace créé entre les deux, dans le vide.

Le Grand Monologue de la caissière avant d’éteindre la dernière lumière
Pouvoir : si quelqu’un souffle sur une feuille, la feuille vole.
Délice. Abandon. Résistance. Ignorance feinte. Regard. Trouble. Frisson. Rire. Etc.
Un petit Pastis. Un grand verre d’eau fraîche. Etc.
La caissière éteint la dernière lumière.
Une petite fille tombe.
Dans le noir qui descend
Qui voit quoi
Qui voit qui
Tout est aveugle
Et nous sommes rois Tous
Rois
Dans mon royaume
ou chez vous
Les deux partout nulle part c’est pareil
Puisque de toutes façons qui voit quoi et
qui voit qui
et qui sait
qui sait
qui sait
qui regarde
qui écoute
qui entend
dans mon royaume il y a
C’est la Femme à Barbe qui a raison
Et le secret d’Hercule
Et la colère d’Alma
Tout ça pour essayer de soulever la paupière ou D’entrer tous
De se recroqueviller sous
Ensemble au chaud sans savoir
Sous la paupière là où
Tout est rouge
Tout est caché
Tout est tû
Tout est dit
Caché, là, sous la paupière qui
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D’un battement de cil
Décide d’un battement de cœur De la peur
Et
Du désir
Sans savoir
Sans dire
Sans montrer
Tout savoir et
Ne rien connaître
En secret
Il n’y a rien
Rien que
Toi
Et moi
Et le vide entre
Nous
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